dernière mise à jour : le 13 septembre 2009

 

 

étape 54 : Saint-Jean-Pied-de-Port - Roncevaux

 

 

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Vendredi 4 septembre 2009 :

Un homme est "attiré" par ma présence sur le chemin, nous échangons 2 mots le 1 09. Il pleut, il m'aide à agraffer ma cape. Il accompagne sa femme et sa cousine qui sont sur le chemin.

Le 2 09 avec Martine et Jean-Michel qui m'ont rejoint dans une auberge, sur la terrasse, je discute avec ma voisine de chambre. Elle me dit qu'elle arrête à Roncevaux. Sa belle soeur qui habituellement l accompagne sur le chemin ne peut pas le faire cette année. Nous faisons la fête à table en apprenant des chants basques : Jean Michel est aux anges.

Le 3 09 nous marchons tous les trois et de nouveau cet homme est à la croisée des chemins. Je demande une halte a Martine et Jean-Michel et invite ce monsieur qui nous offre des pommes. Je remarque le departememt 66 sur sa Mercedes et lui signale que j ai des amis dans sa ville et que je suis née en Algerie. Il me demande dans quelle ville, je reponds Oran. Quel quartier, les hlm de Gambetta. Il me demande mon nom et lorsqu'il entend mon nom ses yeux se remplissent de larmes et il m embrasse en me disant qu il est Jean-Marie le frêre de Madeleine et de Jeanine. Nos larmes se mêlent. Madeleine m'avait interpelée il y a quelques annees par son chemin sur Saint-Jacques. Elle devait être des leurs mais la vie en a décidé autrement. Explosion de joie lorsque je le retrouve avec Annie sa femme et Christiane sa cousine.
Nous decidons de monter sur Roncevaux ensemble. Ils me rejoindront à Saint-Jean-de-Pied-de-Port vers 7h30. Cette étape est réputée dure 1385 m de dénivelé.
Je l'ai offerte au Seigneur pour toi Madeleine afin qu'il ne te lâche pas. La tempête arrive a mi-chemin. Elle est rude, il fait très froid, le vent est violent, le brouillard empêche toute visibilité à plus de 20 mètres. Je rassure Christiane au mieux.

Dans mon coeur je livre un combat, j'entends la tempête de Bethoven opus 31 ou 33. Depuis la conférence de Patrice sur le Pardon, j'écoute cette musique avec mon âme. En support pour cet enseignement, nous avons le temoignage de Maïte. Jeune fille de 17 ans, pianiste et qui parle allemand.
C est la guerre, les allemands s installent dans sa maison et elle joue souvent cette musique qu'elle affectionne. Elle est resistante et lorsqu'elle est prise, son tortionnaire a 25 ans et en tant que medecin, il est chargé de detruire en faisant des expériences sur le centre nerveux de Maïte. Elle ne perd pas espoir et entraîne ses compagnons de cellule à prier et même pour ses ennemis.
On detruit son corps mais pas son âme. Ce medecin est troublé par la foi de cette jeune femme. A la fin de sa vie, 50 ans environ plus tard, il reclame Maïte et souhaite obtenir son pardon. Elle le lui avait donné depuis bien longtemps. Néanmoins, elle souhaite qu'il fasse le maximun de bien avant de partir. 
Il réussit à dire aux siens qui il avait été pendant la guerre et il a pris à sa charge les études de jeunes qui n'avaient pas ou peu de moyens financiers. Il est mort en se sachant pardonné. Durant cette conférence fâce à Patrice, je pleure à chaudes larmes et plus j'essaie de les retenir plus elles sont abondantes.
J'en parle a Christine sa femme qui me demande la parole qui m'a touchée : Je ne sais pas ; c'est comme une note de musique qui vous boulverse. Plus jamais je n'écouterai Bethoven de la même facon.

Avec Jean-Marie nous avons essayé de parler du massacre du 5 juillet 1962 a Oran. J'ai quitté mon pays le 2 juillet. Les militaires étaient consignés dans les casernes. La France laissait massacrer ses enfants. La douleur est telle, qu'il ne peut l'exprimer.

Seul le pardon sera liberateur. Un Homme sur une croix un jour a crie " Père pardonne leurs, ils ne savent pas ce qu ils font". 
 

 

 

 

 

 

je vous laisse pour aujourd'hui ... à bientôt
 
Gros bisous - Sylvie

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