Jeudi
27 août 2009 :
J’ai mal mais je souhaite reprendre la marche et
j’enfile mes anciennes chaussures et dès qu’il fera chaud je mettrai mes
nouvelles baskets. Il est tôt et je me trompe de chemin, la brume est épaisse.
Une vieille dame se propose de me conduire sur le chemin, je suis ravie, nous
bavardons. Qu’il est agréable de voir des personnes très âgées dynamiques. Le
chemin est recouvert de brume, c’est fabuleux. Je suis seule, bien, heureuse,
émerveillée par l’atmosphère et cette nature qui tarde de s ’éveiller me donne
des ailes. J’avance à grands pas. Je goutte le raisin, il manque de maturité
mais je l’apprécie. Je trouve un biberon propre sur le chemin, probablement une
famille est devant. Deux cyclistes passent, je les arrête pour qu’ils
préviennent les parents de l’enfant. Une dame arrive, nous faisons un bout de
chemin ensemble. Je l’écoute elle travaille au Sénat. Je lui parle d’Henry
qu’elle connait et maintenant est ministre et oui, j’ai des relations. Le
biberon appartenait à un enfant qui chemine avec son frère, sa sœur et ses
parents et 2 ânes. Cool la famille. Je prends de la distance. De nouveau, je
suis seule dans un gîte et j’apprécie, besoin de silence, de me retrouver, de
prier. Je pense à beaucoup d’entre vous. Dans l’après midi, je sympathise avec
le pharmacien (très bel homme) qui demande une livraison spéciale pour moi. Il
est lent cela m’agace mais je le trouve beau. Il me faut repasser plus tard. De
nouveau très lent. Il ne comprend pas que je sois seule et que je n’ai pas peur.
Je lui ai dit que la peur empêchait d’être heureux. Je me suis permise de lui
demander des échantillons de shampoing, j’ai ma dose de savon de Marseille.
Seigneur merci pour ce pharmacien qui a mit tout en œuvre pour que je puisse
reprendre le chemin le lendemain, enlève de son cœur la peur pour y mettre la
confiance. Je pense à demain, je dormirai au carmel d’Aire sur l’Adour encore un
clin d’œil de Sainte Thérèse. Je m’amuse beaucoup avec cette Sainte, je lui dis
qu’elle est moche. Pourtant, alors que j’étais au plus bas au moment de ma
séparation cette sainte ne ma pas lâchée. Pas hasard, en vacances, je tombe sur
l’un de ses livres l’histoire d’une âme et je ne renouvelle pas mon traitement.
Mon psychiatre me dit que je vais faire une grande dépression, il sait trompé,
je suis en bonne santé et me laisse porter par la prière de mes frères et sœurs.
Je crois en la force de la prière.
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